P R E S S E
Tavera

 

Marseille / Espace Écureuil
Quand la couleur quête le silence
Pour sa première exposition à Marseille, Tavera a choisi l'Espace Écureuil.
Il y a trouvé les espaces nécessaires à une œuvre dont la dimension dépasse les limites de la toile.
Véritables explosions de couleurs, ses compositions n'atteignent l'abstraction qu'à partir d'une approche classique du sujet, dès lors sous-jacent du réel exprimé par le peintre.
Il décompose et recompose sa peinture jusqu'à saisir les transparences fondamentales d'où jaillit le silence de la lumière.
C'est cette sérénité maîtrisée que Tavera a proposée aux regards du 7 septembre au 4 octobre. Une sorte de murmure passionné dans le contrepoint d'une attente esthétique qui fait le mystère graphique depuis Lascaux.
E. Caselli
Espace Écureuil
(1993)
Marseille / Espace Écureuil
L'artiste Tavera
présente sa dernière production
Une abstraction quelque peu lyrique aux couleurs très violentes et très crues qui, au fil des peintures, s'affinent et s'épurent pour déboucher sur cinq toiles extrêmement sobres.
Là, en prise directe avec la figuration, il plonge dans l'intériorité et le mystère de la création. Tout en ombre et lumière, entre profane et sacré...
Critique du journal Taktik
(1993)
Espace Écureuil
Une explosion de lumière
De la mythologie à l'Espagne,
pour Tavera, un itinéraire de latinité
Son trajet l'a conduit du figuratif à l'abstrait pour retrouver, dans ses toiles récentes, le thème de la Passion ibérique du XVIe siècle, une présence humaine plus visible.
Mais tout au long de son œuvre, le dessin, très structuré, architectural, sous-tend chaque peinture. Une peinture qui explore tout un monde baigné de lumière méditerranéenne : de l'antiquité grecque (Danae, Zeus, Persée) à une Espagne violente, charnelle, tourmentée : crucifixions [cf. Crucifixion I et Crucifixion II ], Descente de croix... et pour conclure, ce Cardinal Tavera, d'après Gréco, qui annonce, nous dit le peintre, une série sans doute importante, avec, comme signes distinctifs, la lumière, la couleur, la transparence.
Une transparence obtenue par l'utilisation de quantité importante de térébenthine. Car comme le dit Tavera, la technique et le travail sont les bases essentielles du travail créateur par où s'exprime ce que l'artiste a emmaganisé, témoin, voire médium (parfois inconscient) de son temps, des hommes, de la société, de la nature.
Gabriel Vialle
La Marseillaise
(8 septembre 1993)
Tavera « Et le médium en fugue... »
Grise est peut-être la rentrée. En revanche, c'est une explosion de lumière et de couleurs qui nous est offerte à l'Espace Écureuil qui présente jusqu'au 2 octobre Tavera.
Un artiste qui garde encore profondément en lui la luminosité de l'Algérie où il est né, où il a brossé ses premiers portraits, ses premiers paysages, lumière radieuse qu'il a retrouvée sur les hauteurs de Cimiez à Nice.
Ce dessinateur-né, formé au plus figuratif des classiques, est passé depuis longtemps à l'abstrait mais sa solide formation lui a donné - et pour toujours - une forte écriture, une belle maîtrise du geste.
L'artiste, dit-il, joue du médium pour asservir la peinture. Il la décompose, la recompose pour en faire jaillir la lumière jusqu'à la transparence et la pérennité de l'œuvre. Cette exécution permet à l'artiste de jouer des lignes et des couleurs, de libérer leur chevauchement, l'un rattrapant l'autre sans jamais l'annihiler.
Le passage du figuratif à l'abstrait et à son retour, du profane au religieux, n'est qu'une fugue, le thème cherchant toujours un contre-sujet. La technique poursuit l'idée, s'y soumet.
De la mythologie à la passion ibérique du XVIème siècle, d'un sujet à son contre-sujet, ce n'est qu'une poursuite qui ne s'épuise qu'en réapparaissant dans un autre sujet.
À voir jusqu'au 2 octobre.
Les Nouvelles Publications, Marseille
(29 Septembre 1993)
Marseille
Tavera, brillant symboliste
Certains peintres qualifient leur exposition d'un titre. C'est le cas de Tavera, qui signe actuellement sa première exposition à l'Espace Écureuil de Marseille : « Et le médium... en fugue ». « Simple indication technique, explique-t-il, sur la térébenthine que j'utilise abondamment pour rendre ce brillant sur ma peinture. Je travaille à plat et parfois j'utilise jusqu'à 5 litres sur une toile. »
Pour nous, une découverte
Tavera propose ici un double travail, avec toute une tranche d'abstraction lyrique qui n'est pas sans évoquer Hartung ou Schneider, et un certain retour au figuratif dans sa nouvelle étude qui porte sur l'Espagne du XVIe siècle. Oscillant entre les deux registres, il y a cette « Sainte-Femme » dont on devine les contours dans un flou profondément artistique.
Intrigant aussi, ce « Cardinal Tavera », inspiré du Gréco.
Au passage, malicieusement, l'artiste rappelle que Malraux disait de Tolède qu'elle avait trouvé son peintre mais que Marseille attendait toujours son Gréco.
Travaillant au préalable sur un dessin très élaboré, Tavera illustre à l'occasion que sa formation est des plus classiques, lui dont les premières toiles exécutées en Algérie, remontent aux années 50.
On est frappé par le parcours de cet artiste complet, qui aura épousé tous les styles, du cubisme au dépouillement, pour parvenir à une pleine maîtrise de son message pictural.
Utilisant les couleurs primaires, il ose y mêler avec audace des verts et des mauves au milieu de rouges et de jaunes vifs dominants. Ainsi sur « Omnipotens », le visage perçant de la toile est surprenant, nuançant d'avec une « Crucifixion II », très stellaire, et un « Casque d'arbalétrier », plutôt lyrique. Partout une violence sous-jacente, bien conduite, comme dans « Rédemption ».
Un travail qui, des dizaines d'années après, continue à se chercher une issue, à se mettre en place besogneusement, avec minutie.
Et un réel bonheur à l'œil.
Patrick Merle
Le Méridional
(14 Septembre 1993)
Monaco
L'Association des jeunes monégasques
accueille le peintre niçois TAVERA
Jusqu'au 6 octobre, l'artiste nous présente une sélection de ses œuvres récentes, réalisées entre 1988 et 1989.
Une quarantaine de tableaux abstraits, dessins au crayon, huiles sur toile, huiles sur papier, ou encore huiles sur carton, inspirés de divers thèmes de la mythologie grecque, traduits par d'amples mouvements et dans une palette de couleurs éclatantes.
Nice-Matin
(22 septembre 1991)
Monaco
Tavera
Douleur profane, douleur sacrée
Du 1er au 23 février 1996, Tavera expose pour la seconde fois à Monaco où il fait crier les murs de l'Association des jeunes monégasques de sa « Douleur profane, douleur sacrée ».
Cet artiste qui vit et travaille à Nice, a exploré tous les styles, sans jamais renier sa formation classique. Du figuratif à l'abstraction lyrique et à son retour, Tavera joue constamment avec les opposés. Opposition de support puisqu'il travaille au préalable sur un dessin, allant jusqu'à la minutie dans les détails avant d'interpréter sa vision grandeur nature.
Opposition de l'idée où le profane est face au religieux et la violence à la sérénité. Opposition des couleurs, entre ombre et lumière éclatante.
Un affrontement qui est l'essence même de sa peinture.
Communiqué de presse AJM, Monaco
(1996)
Côte-d'Azur
Tavera a rejoint l'abstraction sans jamais renier sa formation classique, donnant ainsi donc à son œuvre, une maîtrise du geste qui régit de façon constante, l'explosion des couleurs et leur évolution.
Tavera crée une œuvre qui est en train de s'affirmer avec les certitudes d'un talent qui innonde ses œuvres, ses toiles sans cesse et qui donne à sa dynamique une forte écriture au sein de ces tâches de couleurs lumineuses.
Son exposition à L'Association des Jeunes Monégasques, regroupe des peintures à l'huile sur toile et des dessins, sur le thème de « Douleur profane, douleur sacrée ».
Une exposition à grande échelle où toutes les émotions sont retranscrites dans ces toiles de « maître ».
Si vous ne connaissez pas cet artiste, allez très rapidement le découvrir et admirer ses œuvres.
L'Officiel des loisirs Côte d'Azur
(1996)
Tavera : quand s'outrage la forme
Si la raison se perd quand tache la couleur, l'œil indécis en cherche encore le signe. Consternée, la mémoire s'affaisse sur une identité, égarée dans un miroir où scintille l'aléa. L'œil s'aveugle, le sourcil geint et la voix nie.
Dans la multitude s'est ouvert le livre du Qu'en-sais-je. Aussi... le mot, pour que l'œil reprenne corps. Et du discours, l'œil... aiguisé.
Dans ce dédale obscène de l'image – quand l'image ne frappe plus mais berce - Tavera quête le silence. L'œil recompose. L'œil rassemble.
Et la vie se laisse prendre par le fusain. L'approche de la matière lie les millénaires (« Mythologies ») et traque l'espoir en mythe (« Passion Ibérique »).
Or - la couleur se joue du contour, de tant s'y être cambrée.
Or - la couleur veut vibrer, pour trouver la route, sa propre mouvance.
Alors - la couleur décloisonne, et la matière éclate.
Car de l'œil serein naît la peinture de Tavera. Mais bientôt la couleur en macère les vaisseaux.
« [...] Alors les Dieux s'éloignent et l'artiste se délivre du passé, rejoignant le combat de Persée contre le destin[...] » (Tavera)
L'œil s'écaille et la couleur, hors du trait, s'exile.
Car la peinture de Tavera part de la matière, se désintègre - parfois le sable corrode - et fuit dans l'atome.
Au retour, le simple en sera peut-être l'armature, mais, en l'attente de l'illusoire, le médium induit la vacance. Au-delà des couleurs, l'interrogation respire en asthmatique.
Philippe BLANC
Critique d'art


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